Le patrimoine de nos églises

Vélizy : de l’église Saint Denis à l’église Saint Jean-Baptiste

Au commencement, il y eut la Paroisse d’Ursine, rattachée à la seigneurie de Viroflay ; l’église Saint-Denis d’Ursine appartenait au 13ème siècle aux moines de Saint-Magloire. Elle se trouvait à « demi-lieue de celle de Chaville vers le Midi », soit au lieu actuel de Vélizy-bas. Sur le plateau, Vélizy était un hameau sans église ; ses paroissiens descendaient pour le culte en l’église de Saint-Denis d’Ursine.

A la fin du 17ème siècle, l’église ancienne menaçait ruine, et les habitants obtinrent la translation de la paroisse et du service divin le 15 avril 1674. Le marquis de Louvois fit construire une autre église dans le hameau de Vélizy et, parallèlement, conçut le dessein de former des étangs à la place de l’ancienne église. Le premier registre des décimes faisant apparaître la cure de Vélizy date de 1741 ; on peut donc estimer que la chapelle Saint-Denis actuelle fut construite dans cette période fin 17ème –début 18ème siècle.

Pendant plus de deux siècles, la population de Vélizy augmenta lentement, puisqu’on dénombre 236 habitants en 1881 ; l’église Saint-Denis, sur le plateau, pouvait donc remplir son office.

Mais avec l’arrivée de l’aviation à Villacoublay, le village se transforma. Le 20ème siècle vit cette population exploser : 2 246 habitants en 1930, 6 000 en 1954, 14 000 en 1966. L’église Saint-Denis était devenue trop petite. Des solutions provisoires furent trouvées, au Clos, à Ste Bernadette de Chaville, ou dans une salle polyvalente. Puis la construction de l’église Saint Jean-Baptiste fut entreprise en février 1970.

Le 24 janvier 1971, l’église fut consacrée par Monseigneur Simmoneaux, évêque de Versailles. C’est une vaste demeure, orientée. Elle peut accueillir 700 à 800 fidèles, se répartissant de part et d’autre d’un autel central surélevé, recevant l’éclairage direct et naturel de l’extérieur par un vitrage situé à son aplomb. Elle est flanquée d’un clocher sur la face sud d’environ 25 mètres de haut et abritant une cloche ; ce clocher, constitué de deux lames de béton, se dresse en forme d’obélisque symbolisant l’Eternité.

Buc : l’église Saint Jean-Baptiste

L’église Saint Jean-Baptiste, monument le plus ancien de la commune de Buc, remonte à la fin du 12ème siècle. La paroisse, selon les termes de l’abbé Lebeuf, n’est connue que depuis le début du 13ème siècle. A cette période, la cure doit payer une dîme à Notre Dame de Paris. Regroupé autour de l’église, le village était composé de maisons en bois abritant quelques dizaines de « feux ». Le registre des décès de Notre Dame de Paris, tenu par l’évêque Eudes de Sully (1165 – 1208) fait mention d’une dîme ecclésiastique donnée aux chanoines du Chapitre à l’occasion de la célébration de Saint Bernard. L’archidiacre de Josas effectue de fréquentes visites à Buc entre les années 1458 et 1470. Du 13ème au 16ème siècle, il semble que les « desservants » de la paroisse soient nommés par le chapitre de Notre Dame de Paris.

Les fondations de l’église, présumées romanes, sont restaurées au 14ème siècle. Du 14ème au 16ème siècle, les réparations de l’église sont faites au gré des personnalités des curés et des dons divers, comme en témoignent les registres de la fabrique déposées par la paroisse aux archives municipales. Sous le règne de Louis XIV, au 17ème siècle, Buc est déclarée paroisse royale. Jusqu’au 18ème siècle, les personnes de haut rang et quelques « desservants » sont enterrés à l’église dans un caveau à leur nom. A cette époque, l’église est entourée de deux cimetières, au nord celui des « étrangers » et au sud celui de la paroisse. En 1782, les cimetières sont transférés sur le terrain offert par Louis XVI, sur l’emplacement actuel. Pendant la période révolutionnaire, l’abbé Honoré Jollivet, curé de la paroisse pendant près d’un demi-siècle, est nommé secrétaire greffier du conseil général (municipal). Avec l’aide des paroissiens, il rachète les objets du culte mis en vente à la suite du décret ordonnant la cession des propriétés ecclésiastiques déclarées « biens nationaux ». Malgré cela, l’église ne semble pas avoir été fermée et le culte a continué à y être célébré.

Tout au long du 19ème siècle, les travaux d’entretien de l’église, du clocher et de la toiture ne suffisent pas à maintenir le bâtiment en état. C’est pourquoi, l’expertise de 1939 déclare l’église trop vétuste et demande sa fermeture. En 1940, l’explosion de la poudrière de Satory provoque la destruction des vitraux et de la toiture. Laissée à l’abandon pendant la deuxième guerre mondiale, l’église est de nouveau consolidée par l’abbé Victor Lequeux avec quelques paroissiens. Le choeur, la façade principale et le bas coté nord sont restaurés de 1947 à 1964. L’agrandissement réalisé en 1993 et 1994, grâce aux dons des habitants de Buc et des environs, se traduit par la créations d’absides, d’un porche nord et d’une sacristie.

Notez aussi que notre église renferme trois objets du patrimoine bucois classés monuments historiques:

  • une statue en bois de la Vierge à l’Enfant probablement du XVI ème siècle qui se trouve dans une niche vitrée à droite de la nef;
  • une statue en pierre du XVII ème siècle;
  • la grosse cloche datée de 1775 et baptisée : « Louise Auguste Adélaïde » par Louis XVI, son parrain et Dame Marie-Adélaïde de France qui était le nom de la fille ainée de Louis XV et sa marraine.

Jouy-en-Josas

Le village de Jouy-en-Josas apparaît déjà au début du IXème siècle sous le nom de Gaugiaco dans la liste des biens de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Il est probable qu’il y eut là, dès cette époque, un sanctuaire, mais les vestiges les plus anciens de l’église actuelle sont du XIIIème siècle. Vers la fin du XVème siècle, à la suite des épidémies de peste et après la guerre de Cent Ans, l’église est en ruine (selon les visites archidiaconales de 1466). La reconstruction commence et la nouvelle église est consacrée en 1549, avec son joli portail à colonnes et arabesques. Dans la partie haute des murs, court une frise peinte en sombre; des écussons s’y devinent par endroit. Dans le choeur, deux vitraux modernes de l’atelier Confetti aux Loges (1986). Les autres vitraux ont été réalisés vers 1870 par M. Nicot, un habitant de Jouy.

Plusieurs oeuvres sont dignes d’admiration : les stalles du choeur et le groupe sculpté « La charité de saint Martin » du XVIème siècle, la statue de marbre de saint Sébastien attribuée à Puget et la statue en terre cuite polychrome de saint Jean-Baptiste du XVIIème siècle, un confessionnal en bois sculpté d’époque Louis XVI.

Mais plus que tout le reste, on admire la magnifique statue de la Vierge dite « la Diège », contraction populaire du latin Dei genitrix: la mère de Dieu. Tout indique que cette statue remonte au XIIème siècle. Cette statue était honorée dans un sanctuaire édifié au hameau de Viltain, sur le plateau de Saclay. Une chapelle y fut ensuite construite grâce aux dotations de Charles VI et de Louis d’Orléans au XIVème siècle. Vers les années 1780, la chapelle tombant en ruine, la statue fut apportée à l’église Saint-Martin avant d’être cachée à l’intérieur d’une fenêtre murée à Viltain pendant l’époque révolutionnaire. Elle ne fut redécouverte qu’en 1850 lors de travaux et reprit enfin sa place dans l’église du village. Restaurée en 1863 sous la direction de Viollet-le-Duc, elle retrouve en 1968 sa polychromie ancienne par une nouvelle restauration.

Les-Loges-en-Josas

Les origines de l’église des Loges-en-Josas remontent au XIIIème siècle, époque à laquelle fut construite une chapelle dédiée à saint Eustache. Au siècle suivant, le village fut érigé en paroisse. Au XVIIème siècle, la chapelle fut détruite pour laisser place à l’église telle que nous la connaissons aujourd’hui: une église orientée, à une nef allongée se terminant par un chevet plat.
Elle comprend une belle statue de la Vierge Marie ainsi qu’un tableau de la déposition du Christ, retrouvé dans le grenier du presbytère et restauré.